La vente de crédits de communication au croisement du travail par défaut et de la débrouille exploitée
Abstract
L’expansion de la téléphonie mobile en Haïti au début du xxième siècle a donné naissance à une nouvelle catégorie de travail, la vente de crédits de communication. Elle est constituée par des milliers d’agent·e·s issu·e·s pour la grande majorité des populations les plus démunies. Ce travail est réalisé en dehors d’un quelconque contrat liant les agent·e·s aux compagnies de télécommunication. Les revenus sont faibles, ce qui place les individus sous le joug de l’incertain ; les risques associés ne sont pas pris en charge par les compagnies ; il y a une usure du corps constatée plus particulièrement chez les vendeuses et vendeurs ambulants. Cet article est une analyse de cette forme de travail qui procède d’une captation par le capitalisme numérique de la débrouille systémique qui régit la vie d’une bonne partie des populations du Sud global.