, Les cas de passages à l'acte à travers le matricide, proposés dans ce travail, ont commis le meurtre lors d'un délire, suivi d'une décompensation. Il n'y a plus de frontière entre fantasme et réalité, ou plus précisément, le fantasme, le délire, devient leur réalité. Quel est le rôle de ce délire ? Il viendrait apparemment tenir un rôle très important de protection : il permettrait de

, Il met une distance entre le sujet et la réalité. Il aurait le même rôle que les fantasmes. Prenons l'exemple du complexe d'OEdipe, dont Paul Laurent Assoun, développe l'idée en contraste avec le parricide réel selon laquelle on ne peut expliquer le parricide par le complexe d'OEdipe

. Le, ?) Le complexe y est actif (?) ce qui permet d'épargner le père réel. (?) Là où le « coup part », pour de bon, c'est bien plus une défaillance qu'un accomplissement du la réalité, l'agir et le penser semblent eux aussi se confondre. L'acte aurait dépassé la pensée

, Rappelons que les processus psychiques usent d'une certaine énergie pulsionnelle qui se répartit

. Dupre-francis, 34 montrant qu'elle a le matériel nécessaire pour avancer dans sa thérapie, La « solution » Du passage à l'acte, Le double crime des soeurs Papin, 1984.

. Au-cours-d'une-séance, Jeanine choisit d'apporter avec elle une série de dessins, afin de parler de l'évolution qu'elle a senti s'opérer en elle au fil des séances

, Au cours de sa dernière relation amoureuse, avec un homme marié et père, Jeanine éprouve un énorme sentiment de colère

, Ce n'est pas la première fois qu'elle a une aventure avec un homme marié. Elle dit toujours être la deuxième, ne s'autorisant que des histoires où elle est une maitresse

, Parfois elle se demande si son but n'est pas d'attirer l'attention de la femme et des enfants, afin de faire entendre que l'homme n'est pas honnête. Elle serait une sorte de justicier, de superhéroïne. Jeanine exprime-t-elle un doute concernant son père, et sa mère engoncée dans sa dépression et qui ne voit rien ? Ou bien souffre t'elle d'être l'ombre de sa mère, elle qui est toujours douloureuse, mais malgré tout aimée de son mari. La petite Jeanine a pourtant tenté d'être la préférée

, Paul Laurent Assoun343 affirme que « Le caractère d'exception du crime conjugué au féminin décuple la cruauté, faisant surgir une déesse mère, envers du meurtre du père. C'est depuis le non-lieu de la culpabilité d'origine, comme exclue du meurtre, que la femme criminelle, dans un acte de haute désymbolisation

, Dans l'imagerie populaire ou dans les religions, la femme est celle qui donne la vie et l'amour

, De tout temps, ce qui est attendu des femmes c'est qu'elles soient pures, pieuses ou mères. Mettre la mère sur un piédestal est une façon de la figer

J. Paul-roux, Il évoquera Anat, une guerrière, qui boit le sang de ses adversaires, qui « (?) entasse les têtes des soldats morts et donne cent autres preuves de sauvagerie », mais la suite de la phrase viendra redorer l'image de cette horrible et cruelle Anat : « (?) et pourtant elle sauve, dans La femme dans l'histoire et dans les mythes

, Si elle existe, c'est malgré elle ou en réaction à l'homme. Jean Paul Roux continue son chapitre sur La femme à deux visages de façon à

L. Assoun-paul-laurent and . Crime, Recherches en Psychanalyse, L'esprit du temps, vol.37, p.346, 2004.

, Les femmes participent aussi aux guerres et pas seulement dans des rôles de soignantes ; elles ont porté l'uniforme. Utilisant l'image qu'on a d'elles, elles sont de merveilleuses espionnes, dont personne ne se méfie : « Les femmes révolutionnaires ont bien été violentes

, Ont promis la mort à leurs ennemis, l'ont parfois donnée, sont allées la voir

, Comme les autres, vol.347

, Les tortures infligées à des soldats irakiens ont fait le tour des médias. Les tortionnaires étaient au nombre de sept soldats américains, dont trois femmes. On pouvait voir des photographies montrant les prisonniers dans des positions humiliantes

, Que des femmes se prêtent à ce jeu sinistre et qu'elles y prennent du plaisir, voilà qui relevait jusqu'alors de l'indicible. Ou de l'inimaginable. Comme l'était ce sourire, éclatant, que l'on découvre sur la plupart des photographies où se mettent en scène les femmes tortionnaires américaines

, La découverte que l'uniforme peut livrer les femmes à d'aussi bas instincts que des hommes en treillis.348 Ainsi, plus que les tortures, c'est la cruauté féminine qui gêne, étonne, dérange. La violence masculine est dans les moeurs

. Beuret-michel, . Véronique, . Jocelyn, and . Stauffer-pierre-andré, Lorsque la femme se montre forte et stoïque, comme dans le cas de Pauline Dubuisson, femme des années 50, montrée du doigt et surnommée La hyène du Nord, car elle avait assassiné de sang-froid son amant. Dans un roman 347 DAUPHIN Cécile et FARGE Arlette, De la violence et des femmes, Choc : femmes et tortionnaires, Tabou, vol.50, p.348, 1997.

L. Petite-femelle349 and P. Jaenada, explique que la femme a été bien trop sévèrement jugée. En effet, c'est une femme indépendante, qui refuse de demander pardon

, Pauline Dubuisson a combattu toute seule, en éclaireuse, face à une génération entière, celle d'avant-guerre, (?) face même à des centaines d'années de vertu (?) et de domination masculine. (?) elle n'a jamais baissé la tête, ne s'est jamais tordu les doigts, en sanglotant de honte, comme doit le faire une femme, elle n'a pas poussé de cris hystériques ni jamais ne les a suppliés de lui pardonner, L'auteur comparera avec d'autres meurtres semblables, dont les accusées se seront montrées plus fragiles ont été acquittées, vol.350

, une cruauté aussi grande qu'insoupçonnée, masquée derrière le vide de son organe génital ? Elle a en effet été privée du pénis, mais aussi du sein, que la mère lui retire. La femme le vit peut-être comme un arrachement. Maintes fois, la fille subira ces arrachements qui viendront grossir le trou. Le mythe de la douceur, de la féminité et de la passivité, viennent resserrer le bâillon. La femme va avoir tendance à laisser libre cours à l'agressivité contre elle-même, dans une sphère intime, ou entre femmes. Douter de la capacité de cruauté et d'agressivité de la femme, c'est aussi, lui retirer la possibilité d'exprimer sa révolte. Pourtant, un être castré, privé de pénis, puisque c'est ainsi qu'est décrite la femme, ne peut que nourrir des désirs de vengeance et de meurtre, Pourquoi ce mythe de la douceur féminine ? Serait-ce parce que la femme a été privée de cet organe pénis que seul l'homme détient, qu'elle nourrit

. Jaenada-philippe, . La-petite-femelle, and J. Éditions, 9 sa peur de la femme, de ces défenses homosexuelles, de son angoisse d'être dévoré ou pénétré. Être l'égale de l'homme (en dehors d'une égalité de droits et de devoirs), sur le plan psychique est un leurre et une erreur. Mais il faut dire que tout est mis en place pour que la femme se sente obligée de mettre en place ces défenses, 2005.

, Une égalité nécessaire à conquérir et à maintenir dans le domaine politico-socio-économique, mais ô combien il importe qu'elle ne soit pas confondue avec une abolition de la différence des sexes, laquelle trouve bénéfice à être exaltée dans la sexualité, p.371

, Quand Les hommes et femmes sont éduqués les uns contre les autres au sens où « ce sont toutes des salopes compliquées » et se sont tous des « salauds qui ne pensent qu'à une chose », et nous ne pensons pas nous tromper en osant affirmer que ces deux adages sont universels, comment apaiser la relation ? Il faut entendre que l'homme est indispensable à la femme, chacun est un référent pour l'autre. Cet homme, le premier, le plus essentiel, reste le père. L'extrême théorie de l'égalité des sexes, serait d'effacer la notion d'homme et de femme. On ne se sent pas homme ou femme, mais d'un genre féminin ou masculin. L'être humain ne serait plus déterminé par son sexe, Pour que la femme accepte son désir masochiste érotique, il lui faudra être dans des conditions optimales de confiance

, Nous avançons pas à pas, et nous distinguons progressivement que si le matricide s'étudie difficilement, c'est qu'il est partout, et s'inscrit profondément dans ce qui fait advenir les

J. Schaeffer, Le fil rouge du sang de la femme, Sang de femmes, L'esprit du temps, vol.96, p.16, 2005.

, Ce qui explique cette lenteur est que chaque petit progrès est une lutte qui perturbe l'ordre établi depuis l'origine, mais également parce que la misogynie s'est inscrite dans la logique des organisations sociales et les structures psychiques profondes

, La misogynie comme matricide

, En parlant d'Apollon, Melanie Klein affirme que, « (?) nous

M. Schneider, propose également que le matricide soit latent dans la misogynie et qu'elle s'incruste imperceptiblement dans les différentes théories qui font le monde occidental. Sur tous les plans, qu'ils soient mythologiques, philosophiques, scientifiques ou même psychanalytiques, tout est présenté de façon à fractionner la femme, à la faire disparaitre, à la morceler et à en garder la matrice, dans son article intitulé L'enjeu du matricide373

. Il-est-vrai, une fois morcelée et réduite à sa matrice, ne peut plus ni se dire victime de misogynie, ni se défendre, ni même en prendre conscience. Les différentes sciences finissent par s'en emparer. Par exemple, la grossesse, qui est très médicalisée, obéit à des normes et à des chiffres. L'allaitement, n'est plus l'acte de nourrir son enfant, p.201, 2014.

. Schneider-monique, Les Cahiers du GRIF, n°47, 1993. Misogynies, pp.107-122

, En retour, la femme utilisant la science qui en a fait des lamelles d'elle-même, répond à cette angoisse en dénaturant l'homme, en ne prenant que l'essentiel. Car même si la femme peut procréer seule

, Et puis misogynie en mode majeur bien que plus occulte quand il s'agit de tuer un monstre certes non humain mais malgré tout féminin376 ». Les contes mythologiques nous rapportent toujours l'histoire d'un héros qui doit combattre un monstre, souvent féminin, telle la sphinge ou la méduse, et à la fin de ce combat il en garde un objet souvenir de sa victoire sur ledit monstre. « C'est donc la mère archaïque et monstrueuse qu'il faut dépasser. Mais alors, cette misogynie qui porte peut-être plus, comme on l'a vu, sur une représentation particulière de la jouissance où le féminin et le maternel archaïque s'intriquent nous est présentée comme structurante. En effet, le mono-mythe ne nous montre pas autre chose que la nécessité du meurtre de la « mère infantilisante, Didier Robin propose une hypothèse intéressante concernant la misogynie. Chez le garçon, elle serait une étape nécessaire pour l'accession au statut d'homme

, Didier Robin, appuie sur la récessivité du matricide afin que le garçon accède au monde des 376 ROBIN Didier, Misogynie et initiation, meurtre symbolique de la mère et adolescence, in Le Coq-héron 2008/3 -n° 194, vol.60, p.377

, De la fille?il n'est point question

. Ne, Quand bien même le matricide féminin est rare, l'agressivité et la haine sont toujours en latence. Entre matricide raté et misogynie ambiante, comment la femme peut-elle jouir de vivre ? Pour la suite de la recherche, nous avons choisi de travailler sur quelques hypothèses d'une fervente disciple de Freud, qui a pu être qualifiée de misogyne

. Vagin,

, Dans l'introduction du texte De la sexualité de la femme378, Marie Bonaparte entre directement dans le vif du sujet : « La nature n'a pas toujours réalisé une adaptation parfaite des organismes

, Jusqu'à présent, nous avons pu établir que les liens entre les hommes et les femmes ne sont pas 378 BONAPARTE Marie, De la sexualité de la femme, p.1951

. Dévaluant-la-femme-clitoridienne-qui-n'éprouve, C'est sans doute pour cela que le sexe de la fille s'est vu scindé en deux parties dont une sera valorisée au détriment de l'autre. La fille est prématurément tiraillée

. Attardons-nous-sur-un, Par-là, nous voulons signifier la reconnaissance par les divers scientifiques, médecins et philosophes de ce petit bout d'organe. S'il a pu être pris en considération, c'est uniquement parce que la croyance populaire affirmait que le clitoris était impliqué dans le processus de reproduction et qu'il fallait que la femme atteigne l'orgasme pendant le rapport pour augmenter la fertilité. C'était donc à l'homme de stimuler le clitoris lors de la pénétration. Les femmes anorgasmiques étaient considérées comme stériles. Jusqu'à la fin du XIXème siècle, en Europe, les médecins affirmaient que la femme avait également une semence qui coagulait avec celle de l'homme et formaient l'embryon

, Au contraire, se masturber le clitoris pourrait nuire à la reproduction, puisque l'orgasme qu'il procure diminue l'envie d'avoir un rapport sexuel avec un homme. La femme clitoridienne n'est pas la « bonne femme », celle qui se satisfera de son rôle de fidèle épouse et 380 PIQUARD Jean-Claude, p.16, 2013.

. De-mère, D'ailleurs était pressenti le danger que représentait la découverte de l'orgasme

, Le frottement des tissus, les contractions des cuisses, tout contribue à ce que la fille ressente cette zone érogène, et attire son attention. L'exploration pourra éventuellement la mener vers l'entrée du vagin. C'est naturellement et innocemment, à l'instar du garçon qui tire sur son pénis, que la fille éprouve les sensations de plaisir. Plus la fille grandit et plus s'opère, par l'influence de l'environnement une excision psychique. C'est tout de même ce déni du clitoris qui protège les filles d'Europe de l'excision

L. , dont elle transmet l'héritage à sa propre fille, et c'est ainsi que le vagin surpasse le clitoris. Le vagin est le lieu de la maturité sexuelle, car il sous-entend un rapport sexuel à deux. Mais pourquoi cliver le sexe de la femme et son plaisir ? Que penserait Freud s'il savait que le clitoris n'est pas du tout un petit organe ? En effet, les connaissances actuelles ont démontré que le clitoris est un muscle qui peut mesurer jusqu

. Cette and . Jean-claude, H&O, 2013.

, Marie Bonaparte évoluera sur ce point et abandonnera l'idée de suivre son père symbolique

, Elle dira que « Les hommes se sentent menacés par ce qui aurait une apparence phallique chez la femme, c'est pourquoi ils insistent pour que le clitoris soit enlevé382 ». Elle affirme que le clitoris est un organe important chez la femme, qu'il est grande source de jouissance et de bien être psychique. Marie Bonaparte n'hésite pas à souligner que l'homme se leurre sur sa capacité à donner du plaisir. En parlant de l'excision, elle avance que l'avis des hommes qui ont pu avoir des rapports avec de telles femmes

. «-outre-que-l'homme-en-de-pareils-moments, est peu apte à l'observation réaliste froide, on sait jusqu'à quel point l'homme de toutes couleurs peut, en pareilles matières, être leurré par la en plus, la femme subit bien des préjudices. Dans la mythologie grecque, Zeus et Tirésias savaient déjà que la femme avait de quoi jouir deux fois plus, et nous savons qu'avant le XIXème siècle, les médecins reconnaissaient le clitoris comme étant une source érogène importante. L'homme n'étant sans doute pas à l'aise face à cette jouissance supplémentaire

. Bonaparte-marie, Notes sur l'excision, In Revue française de psychanalyse, n*2 avril-juin 1948, vol.214, p.383

. Ibid, , p.223

, Nous constatons qu'il ne s'agit pas simplement d'un certain nombre de femmes, mais de la plupart des femmes. Le détournement qui ne se fait pas vers l'homme, peut se manifester de façons très différentes : difficulté d'attachement

, Chercher à comprendre l'acte matricide, c'est comprendre le lien mère-fille, mais nous avons vu que cela nous a menés à faire le lien avec les rapports hommes-femmes

S. Freud, Sur la sexualité féminine, in La vie sexuelle, p.140, 1977.

M. Zafiropoulos, La question féminine de Freud à Lacan, la femme contre la mère, PUF, p.13, 2010.

. Sauvagnat-françois and . Cédric, L'acte pervers, in Criminalité, perversité, perversion : une mise au point, Eres, p.213, 2016.

, le premier étant que la différence des sexes est évidente, que tout est masculin ou féminin, et le deuxième étant que l'homme domine la femme, comme le masculin l'emporte sur le féminin. Jean Cournut part de l'hypothèse simple que nous avons également démontrée : les hommes dominent les femmes tout simplement car ils en ont peur. En effet, quel meilleur moyen que de se protéger par exemple d'un tigre, qui pourrait nous défigurer en un coup de patte, que de la dompter et d'en faire un animal apprivoisé ? Sachant que c'est cette peur qui est à l'origine de tout, il est en effet important de se pencher sur la question. Nous allons tenter de discuter certaines de ses propositions, Jean Cournut a écrit un livre qui s'intitule Pourquoi les hommes ont peur des femmes 390? Partant de deux corolaires inchangeables

, au sein nourricier qui force le passage dans la bouche du petit enfant, comme un doux viol lacté. La culpabilité à ressentir du plaisir à cette effraction doit être insupportable et refoulée au plus profond de l'inconscient. -La femme est un animal sauvage, aux pulsions sexuelles débordantes et l'homme a peur lui-même de se laisser aller à ce débordement

J. Schaeffer, Perdre le contrôle, c'est une forme d'impuissance, et le risque de redevenir ce petit garçon fasse à une mère toute-puissante. « Quand l'homme ne peut plus vaincre, quand il ne peut plus triompher, on se retrouve sur le territoire de la mère de la toute-puissance infantile, de la mère phallique-anale, de la mère prégénitale engloutissante.391 » 390 COURNUT Jean, Pourquoi les hommes ont peur des femmes, Nous proposerons de rajouter que l'homme craint de se faire posséder et ne pouvoir retrouver position dominante, p.31, 2006391.

, Jean Cornut en revient donc à l'amour filiale, mèrefils, mais surtout à sa vision de la relation mère-fille, qui pour l'homme est irreprésentable, où la castration n'a plus de sens. « La relation mère-fille est une relation à l'identique : du féminin érotique et du féminin de même sang, ce qui défie toutes les différences393 ». Nous retombons sur cet insupportable même, au plus terrible des incestes. Pour mettre fin à cet inceste, il faut que l'homme puisse abandonner sa peur de la femme, de la mère archaïque et dévoreuse, et trouve le courage de s'immiscer entre la mère et la fille, de leur permettre d'opérer une séparation, de ne pas laisser l'occasion à la fusion de prendre, et d'éviter ainsi soit sa consolidation, « Les hommes ont peur des femmes aussi parce qu'elles sont mortelles ; ou simplement absentes ou en retard. Toute situation qui rappelle peu ou prou l'absence de l'objet primaire est et reste radicalement insupportable392

, Dans l'antiquité grecque, la création du monde commence avec une Gaia, la Terre, qui se marie avec Ouranos, le ciel. De cette union naitront les Titans, les Cyclopes et les Hécatonchires

, Ouranos détestant les deux dernières catégories de ses enfants

. Tartare, Ce dernier émascule son père. Le père, trahit, maudira son fils et lui prédira des enfants qui se tourneront contre lui. Afin que la malédiction ne se réalise point, Cronos, sitôt devenu père, avalera ses enfants, afin de se protéger. Rhéa, la mère

. Cornut-jean and . Ibid, , p.261

. Cornut-jean and . Ibid, , p.141

, Zeus grandit loin de son père, et attendra l'âge adulte pour libérer ses frères et soeurs, en faisant régurgiter Ouranos

. C'est-ainsi-que-nous-choisissons-d'introduire-le-père, par la difficulté dès le départ d'investir ce rôle. Pour exister, les enfants, ici principalement les garçons, sont chargés par la mère de se venger du père. Le père humilié est destitué

, Alors que les femmes seront censées être des mères, naturellement, instinctivement, les pères, seront excusés, car?être père n'est pas naturel. Le père se sent menacé par ses enfants, et la peur le pousse à les manger. Nous avons vu tout au long de ce travail, que les pères sont menacés, avant même la naissance de leurs enfants, par un fils qui cherchera à les détrôner. Groddeck a proposé d'expliquer la circoncision, par le fait que lorsque les mariages étaient conclus tôt, et que les pères avaient peu de différence d'âge avec les fils, ces derniers représentaient une réelle rivalité, par rapport à la mère. Le père tuait donc le fils ainé, déguisant cela en sacrifice religieux. Ce qui permettait de manger la victime. « Avec le refoulement graduel des sentiments de haine (...) ce meurtre n'était plus rationnel, on se débarrassait de ce rival d'amour en l'émasculant394 », on en faisait ainsi un esclave, Nous comprenons qu'autant être mère est le destin souhaité pour les femmes, par les hommes, afin de se protéger d'elles, autant les hommes ont oublié dans ce formidable projet de s'inscrire dans le rôle du père

. Groddeck-georg and I. Le-livre-du-Ça, , p.199

. Ibid,

, elle réactive la peur de la castration et la peur que la femme devenue mère, ne lui échappe. Et pourtant, « Le père est là, à la fois chez la mère et chez l'enfant, dès l'origine. Plus exactement, entre la mère est l'enfant 396

, Paul Denis énonce que « La mère n'est si bonne que parce que le père est dans les coulisses, vol.397

. Pourquoi-ne-pas and . Effectivement, Une fois devenue mère, l'homme-père reste dans les coulisses et reste un spectateur caché, en négligeant son rôle d'acteur, en oubliant son rôle d'auteur. Ce sont des pères très effacés devant l'autorité ou simplement l'existence de la mère, Ou des pères qui ne sont qu'autorité

, Elles ont suffisamment créé de lien pour ne pas avoir à l'être, et la fille devient sa propre mère/sur-moi. Ces femmes, en devenant adultes, gardent ce lien très fort, où angoisse et culpabilité sont très en relief

. Il, qu'il soit absent ou présent dans la réalité, se tient à distance de la relation mère-fille. Pourtant le père est idéalement celui qui sépare l'enfant de sa mère et qui le confronte à la Loi. Mais si la Loi de la mère est la plus forte

B. Qu, il ne l'était à Jeannot et Margot. L'apparition fréquente de ces pères faibles 396 GREEN André, ibid, p.361

. Paul-denis, Entretien avec Alain Braconnier, pour Carnet psy, p.185, 2000.

, Après plusieurs années de psychothérapie, une patiente qui vouait une admiration totale à son père, pourra hurler avec douleur : « C'est lui le lâche, c'est lui qui n'a pas su s'occuper de sa femme et à cause de lui, c'est moi qui souffre avec elle ». Jeanine, dont nous avons présenté les dessins, très tôt, dès quatre ans, a dû soutenir sa mère dépressive et devenir sa confidente. Elle est toujours prise d'une grande tristesse dès qu'elle doit parler de son père. A trente ans

, Ces pères effacés mettent en danger l'advenir femme de leur fille en permettant soit une trop grande fusion mère-fille, soit une maltraitance psychique et une domination importante de la mère sur la fille. Par maltraitance psychique, nous incluons également les mères complices et copines. Les filles de ces mères peinent à aimer un homme, et la fusion avec leur fille n'est pas forcément une preuve d'amour, puisqu'aimer son enfant, c'est l'accompagner puis le laisser grandir. L'inceste silencieux, platonique

. Paul-laurent, Assoun avance que le père réel a un vrai rôle dans le passage qui mène la fille déçue de l'amour de la mère vers la recherche de l'amour d'un autre, et qu'il ne s'agit pas de l'image d'un père, mais bien du père réel, « ce père, en effet, il le lui faut « vif, vol.399, p.310

A. Paul-laurent, Freud et la femme, petite bibliothèque Payot, p.20, 2003.

, là, en ce moment précis où il a à gérer, justement, l'éviction de la mère400 ». Sans la présence du père, le matricide symbolique est voué à l'échec. C'est malheureusement le moment où le père choisi de s'éclipser, car il ne trouve pas sa place dans cette histoire de femmes

. «-ce-qui-est-mis-en-Évidence and . Chez, Lacan par rapport à Freud, c'est la nécessité que l'introduction de la Loi ne soit pas suffisante pour définir et épuiser la fonction symbolique paternelle 401». Ce que Lacan apporte à Freud, et une fonction affective supplémentaire, et que le père est aussi l'incarnation d'une possible alliance entre le désir et la Loi. En d'autres termes, le père qui pose la Loi, permet dans ce cadre à travers un narcissisme équilibré, de désirer

M. Klein-Également-donne-À-l'homme-un-rôle-de-père-paternant and . Qu, une mère peut être maternante ou non. « Bien que, tout compte fait, les enfants ne signifient pas autant pour l'homme que pour la femme, ils jouent cependant un rôle important dans la vie de celui-ci402 ». Jusqu'à présent, les enfants n'avaient pas le même poids pour la mère que pour le père, tout simplement à cause de l'absence d'inscription du père dans l'histoire affective. « En tant que petit garçon, il désirait vivement porter des enfants comme sa mère et ce désir avivait son envie de lui voler ses enfants. En tant qu'homme il peut donner des enfants à sa femme, il peut la voir heureuse avec eux, il peut donc, sans se sentir coupable, s'identifier à elle lorsqu'elle les porte et les nourrit (?)403 ». Nous sommes frappés de constater combien à travers les remarques de Melanie Klein, nous pouvons sentir l'époque dans laquelle elle s'inscrit. Le père semble un spectateur éloigné de la scène

. Ibid,

;. Recalcati-massimo and L. Klein-melanie, Ce qui reste du père, La paternité à l'époque hypermoderne, ERES, vol.43, p.116, 2001.

, Au contraire, il doit s'autoriser à s'introduire dans ce couple

, Voilà comment l'homme, lorsqu'il investit son rôle de père, peut trouver un compromis pour canaliser ses angoisses de castration, en rendant heureuse la femme. Nous voyons comme la relation homme-femme, loin d'être destinée à l'incompréhension

, Dans le règne animal, les mâles engrossent les femelles et s'en vont. C'est souvent un argument qui explique que les hommes s'impliquent moins et se permettent de partir, puisque les enfants ne concernent que les femmes. Mais cet argument, qui lui aussi se répète et se transmet depuis la nuit des temps n'est pas valable. Rappelons que l'homme a apprivoisé la femme afin de s'assurer la propriété de son ventre et se garantir une descendance. De plus, la Loi du père, accès à la symbolisation et le meurtre du père primitif, ne sont-ils pas une porte d'entrée dans la civilisation ? Nous pouvons donc affirmer

, Vraisemblablement dans nos cas cliniques, le père est bel est bien mort, oubliant de ressusciter?ce qui rend la suite logique, normalement vers le meurtre de la mère, infaisable, ou déplacé, Le meurtre de la mère serait-il indissociable du meurtre du père ? Le père est normalement assassiné puis ressuscité

L. ,

, Jouhandeau404 fera dire à un personnage de son Parricide imaginaire que « le vent, la lumière, les arbres ? Oui, mais la face de mon père ? non. (?) Si je méprise un peu plus mon père, (?), ce n'est pas parce que c'est lui, ce n'est que parce qu'il est mon père

, Même si ce n'est pas aussi simple, cette bataille pour la chaire et la chair féminine est de mise. Nous pourrions comparer le parricide psychique à l'escrime, un sport plein de classe où on ne touche pas vraiment l'autre. Le matricide n'est rien d'autre qu'un crêpage de chignon, Dans la relation père-fils, la confrontation fait presque partie consciente du respect entre les deux hommes, une guerre de pouvoir et d'autorité qui est admise et qui fait partie de la règle du jeu

. «-chaque-père, Il est mort depuis toujours aussi parce que chaque père est destiné à porter avec lui sa propre limite, sa propre castration, car aucun père (ni même Dieu), ne pourra jamais être la garantie ultime de ses descendants405 ». Le père représente la limite dans tous ses aspects, que ce soit concernant la cadre, pp.61-62

C. Recalcati-massimo and I. Qui-reste-du-père, p 73 notion de finitude. Mais cette analyse, donne une légitimité à l'absence des pères, ne se mêlant pas à la relation mère-enfant

. S'introduire-dans-la-relation-mère-enfant, car loin de son rôle, comment pourrait-il exister ? Ce qui tue le père, c'est la certitude que l'enfant n'appartient qu'à la mère. Nous insistons sur le fait qu'être le tiers séparateur ne peut se contenter d'une fonction symbolique

, Dans ce cas, l'autorité est représentée par la figure maternelle. Mais le père peut aussi se tuer lui-même, lorsqu'il est en incapacité de prendre sa place. Ce qui tue le père c'est sa propre peur de jouer son propre rôle

D. Barbier, le père est ici en position passive, puisqu'il est tué. N'est-ce pas là le problème ? Dominique Barbier parle de nos sociétés modernes et occidentales, dans lesquelles les pères ont un rôle plus maternant, leur autorité étant fragile, « notre société est une fabrique de pervers parce qu'elle a évacué le père, dans sa fonction d'acceptation de la frustration et qu'elle repose désormais, et de plus en plus, sur l'évitement de la problématique de la castration 407». L'OEdipe est-il évitable ? Ne fait-il pas partie d'une formation inconsciente et universelle, et par là, quelque que soit la forme que prendra la société, l'enfant fera toujours, comme il peut, son oedipe, avec plus ou moins de succès ? L'inconscient ne fait pas avec le père réel. Mais, ce père réel reste indispensable pour aider l'enfant, et servir base à ses formations inconscientes. Il fera toujours avec un père, quelle que soit la forme qu'il prend, donne à un chapitre de l'un de ses livres406, un titre très intéressant : Tuez les pères, et vous ferez des pervers ? Qui est ce vous ? Les mères ? Dans tous les cas

. Barbier-dominique, O. La-fabrique-de-l'homme-pervers, and . Jacob, , vol.143, p.144, 2013.

, Dominique Barbier prend pour exemple les pères européens, mais ailleurs dans le monde, même si les pères restent des pères « traditionnels », actent-ils vraiment leur rôle de séparateurs ? Certes, la figure qui représente la loi est sans doute plus efficace, à travers la peur et l'autorité, mais cela ne suffit pas à être père

, est pas incarnée que par le père et sa Loi, mais par la loi tout court. « Le parricide symbolique peut être daté du 21 janvier 1793 avec l'acte de décès de la monarchie du droit divin. La République comme parricide408 ». La République, entité féminine, tue le droit divin, et Dieu est mort. Finalement, le parricide est plus l'affaire des mères que celle des enfants. C'est la mère qui donne ou qui retire l, Nous trouvons néanmoins intéressante l'idée qu'une société peut être parricide

, Après tout ce cheminement, nous sommes en mesure d'avancer que les deux meurtres, tous symboliques qu'ils doivent être, n'ont pas la même valeur sur le plan psychique. L'un doit se confirmer symboliquement afin de laisser au garçon la possibilité de devenir homme et l'autre doit être abandonné, plus tard, dans un deuxième temps, afin de laisser la fille devenir femme. Le père permet plus facilement au garçon d'être homme, car celui-ci gonfle son ego viril, alors que le matricide féminin met en péril la femme, qui craint de perdre l'homme, nous nous sommes demandé si derrière chaque parricide il y avait un matricide raté

. Barbier-dominique and . Ibid, , p.151

, sur un plan purement physique, l'homme est plus souvent plus fort, plus grand et plus musclé que la femme. Mais la femme, biologiquement, est souvent plus vigoureuse, supporte les changements du corps imposés par les grossesses et a une tolérance plus grande face à la douleur. De plus, elle peut faire pousser un petit humain dans son ventre et produire du lait pour le nourrir. Objectivement, avec la naïveté de l'être humain de nos origines, ces démonstrations auraient très bien pu autoriser les femmes à se poser en sexe fort. « Si on faisait du « gynécocentrisme », on dirait » L'humanité est féminine par essence : regardez ces drôles d'êtres, qui n'ont pas de seins, p.409

, Ces questions doivent être posées, car les filles qui échouent à tuer de manière symbolique la mère, prend ses racines d'aussi loin que le maintien de la femme-mère en position inferieure existe. L'homme se sentant menacé par la femme la réduit à son rôle de mère et d'objet de plaisir. En sacralisant la mère, on tue la femme. « (?) dans toutes les cultures, les femmes étaient considérées comme inférieure en tant que femme, p.410

. Un-Être-nécessaire, La mère a souvent à coeur de tenir ce rôle et s'efface pendant quelques temps derrière les besoins de l'enfant. Nous expliquons le besoin de contrôle de l'homme sur la femme, non dans un but premier de domination féminine, mais par instinct de protection. La peur est un instinct naturel chez tout être vivant. Ce besoin, s'étant renforcé au fil du temps, il est devenu désir. Nous ne pouvons 409 AGACINSKI Sylviane, p.273

. Agacinski-sylviane and . Ibid, , p.270

, individualité et de l'action ?415 ». L'homme a appris à domestiquer son environnement et a réussi à tirer du bénéfice de la nature dont il peut se nourrir, se chauffer et s'enrichir, et la femme semble faire partie de cet ensemble, puisqu'elle lui permet d'avoir du plaisir et des enfants

, Le corps des femmes porte tant de magie et de pouvoirs qui se retournent contre elles-mêmes

, Une fois que les femmes sont domestiquées et apprivoisées, l'homme désire lui aussi avoir ce pouvoir féminin d'avoir des enfants et se donnera le privilège, par sa semence, d'être à l'origine de ce pouvoir, laissant ainsi la femme se réduire à un simple réceptacle. Les hommes se gonflent narcissiquement, tel le ventre des femmes, retirent à ces dernières leur pouvoir et créent une faille narcissique, Ce pouvoir que les premiers Hommes ne maitrisent pas, et que les premières femmes ellesmêmes ne contrôlent pas

, Cela démontre qu'elle est marquée par son époque, comme tout individu l'est par sa propre histoire et son inconscient. Il faudrait faire un effort surhumain, qui n'est peut-être pas à notre portée, pour défaire un savoir et le reconstruire avec une plus grande objectivité, ce qui était le désir de Freud au départ. Nous ne pouvons détacher complètement la psychanalyse de l'empreinte de l'histoire, La psychanalyse, malgré sa rigueur a tout de même été influencée par des références conventionnelles sur lesquelles reposent ses fondations, p.182

, qui permet une interaction avec l'autre. Si la petite fille, la jeune femme, puis la femme, ont la possibilité de vivre leur identité sexuelle comme n'étant pas inégale, tout en étant différente de celle du garçon et de l'homme, alors la phase oedipienne, permettrait à chacun d'avoir la possibilité de se réaliser. Cela n'empêchera pas les désirs et les fantasmes projetés sur l'autre, ne supprimera pas l'envie de pénis, qui existe chez la fille, comme chez le garçon, ni l'angoisse de castration. Mais accepter que les instances psychiques ne soient pas un destin immuable, autoriserait à modifier, Si nous admettons une plasticité psychique, alors nous avons bon espoir que l'avenir des hommes et des femmes s'améliore et que chacun puisse trouver des ressources supplémentaires afin d'advenir dans une identité sexuelle plus épanouissante

. Au-départ-de-cette-recherche, Au fur et à mesure de nos difficultés à étayer cette hypothèse, certainement dues à nos propres défenses en tant que femme, fille d'une mère

. Au, Au contraire la femme, par la symbolisation forcée que son vagin lui impose, symbolise plus facilement que l'homme. En effet, elle doit faire avec un sexe dont une partie est cachée à ellemême. L'homme est dans le passage à l'acte à l'image de son pénis qui se dresse en avant

, Nous avons pourtant vu avec les soeurs Papin qu'au coeur même du passage à l'acte, il y a de la symbolisation par ce déplacement du matricide sur le meurtre de la figure maternelle. La femme a donc une grande capacité à symboliser, mais lorsqu'il y a un défaut de symbolisation, c'est par un acte destructeur que prend forme la symbolisation

. Le, en quelque sorte, devra le remettre à sa place. La fille passera par un premier mouvement matricide. Ce premier meurtre symbolique est nécessaire afin de sortir de la fusion maternelle, cette fusion du même

, ne semblaient pas ressentir de culpabilité. Leurs délires inhérents aux psychoses qui poussent au passage à l'acte meurtrier, les en protègent

, Parce qu'il la désire, parce qu'elle a un pouvoir de séduction sur lui, parce qu'il l'envie, parce qu'il souhaite être comme elle, parce qu'elle lui rappelle sa mère, parce qu'il a peur qu'elle le dévore, parce qu'il a peur de ne pas être à la hauteur, parce que son corps à elle fait des choses qu'il ne maitrise pas, l'homme a peur de la femme, La deuxième raison de l'échec de la symbolisation du matricide féminin est dû au rapport homme-femme

, Nous ne tenons pas à faire de ce travail un plaidoyer féministe. D'autant que ce dernier est peutêtre lui-même un leurre. Nous avons conscience que par certains moments

, Les croyances, les superstitions et les religions qui s'adressent en premier lieu aux hommes, leur donnent la légitimité et le pouvoir phallique. La femme, accusée du mal originel, n'a plus le droit au savoir, et voit son éducation se limiter au minimum, et de préférence se restreindre autour du foyer. Sacraliser la mère est un équivalent de féminicide. Rappelons qu'à notre époque encore, à travers le monde, le droit à l'instruction est très inégal entre filles et garçons

, La femme, comprenant que sa survie était en danger, a elle-même cristallisé son rôle de mère

, Son ventre est devenu sa plus grande richesse et sa propre forteresse. Être mère devient l'unique destin de la femme. L'homme renforce son pouvoir, en avançant que son rôle sera également de protéger la mère et sa progéniture

, Mais ce père, étant d'abord un homme -contrairement à la femme qui est d'abord une mère -porte en lui la peur ancestrale des femmes et n'intervient que trop rarement, laissant à la mère l'exclusivité de cette relation conflictuelle. Ce trop-plein maternel constitue un danger psychique pour la fille. Dominique Guyomard avance que « Trop de mère pourrait ainsi tuer la femme. (?) Ce n'est pas la relation mère fille qui est un ravage, p.418

. Le, OEdipe Le matricide symbolique intervient très logiquement au cours de la période OEdipienne, une première fois. Le père doit avoir imposé sa loi, qui permet la symbolisation. Mais ne se sentant pas en danger face à cette petite femelle, et peut-être même flatté de son intérêt pour lui, pp.140-141, 2009.

, regarde-t-elle chez l'autre femme ? Les seins, les fesses, les cuisses, les chaussures

, La condition sine qua non du succès du matricide symbolique est de tuer la bonne mère, et non la mauvaise. La bonne mère est celle qui accepte de fermer les yeux un temps, de mourir momentanément et de laisser sa fille devenir une femme accomplie

, Lorsque les mentalités, qui auront besoin d'une gymnastique extraordinaire, équivalente à une révolution, pourront s'octroyer le droit d'une pensée réellement nouvelle, la symbolisation du matricide féminin pourra enfin se trouver une légitimité dans l'évolution de la jeune fille et lui permettre d'être une femme libre. Il ne s'agit pas d'une injonction au bonheur. Une femme libre n'est ni inferieure, ni supérieure à l'homme. Ce changement inclut les hommes, puisqu'il s'agit de les libérer d'une peur primale inconsciente, Jusqu'à présent et depuis toujours, la mère ne fait que transmettre une castration et l'angoisse qui l'accompagne

, La problématique de la relation homme-femme se retrouve dans celle du rapport père-mère

, Pourtant nous avons vu que l'absence, réel ou symbolique, du père a des conséquences sur la qualité d'être mère. Pour qu'une mère puisse ne plus transmettre le ratage du matricide symbolique féminin, il lui faut être rassuré en tant que femme, Soigner et éduquer les enfants incombaient à la mère

. Trop, être mère a permis aux pères de s'effacer ou les a empêchés de remplir leur rôle, au risque de laisser à l'Autre l'exclusivité de l'épanouissement ou du de mégalomaniaque. Nous entendons bien qu'ici, l'OEdipe inversé du garçon pousse à tuer afin de sauvegarder le pouvoir phallique ancré dans l'inconscient comme devant être paternel. Tuer la mère, c'est tenter de préserver un père qui n'arrive pas à faire face

, que cella ne triompherait pas, que mon père serait désormais tranquille et heureux ( ?) », et un peu plus loin : « ce beau siècle qui se dit siècle de lumière, ce nation qui semble avoir tant de gout pour la liberté et pour la gloire, obéit aux femmes , les romains étaient bien mieux civilisés (?) jamais ils n'ont avili la force , ce sont toujours été les plus forts de corps qui ont toujours fait la loi chez eux 429». Voilà le coeur de la problématique : le père n'a pas su imposer sa loi, ce qui était insupportable pour le fils, Nous appuyons cette hypothèse, car en plein délire, il rajoute « (?) je ferai mes déclarations que je mourrais pour mon père, qu'on avait beau soutenir les femmes

. Électre, Émilie Louvet et l'impossibilité de tuer la mère

. Nous-avons-Évoqué-précédemment-Électre and . Qu, elle plaçait en son frère qu'il venge le père, en tuant la mère. Électre n'est pas passée à l'acte elle-même. Elle n'a, si nous pouvons l'exprimer ainsi, que souhaité la mort de la mère. Cette histoire souligne la difficulté pour la fille et la femme, de passer à l'acte, et rester dans le secret désir que les voeux se réalisent, p.160

. Ibid, , pp.163-164

, Si un homme a choisi une fiancée pour son fils, et si son fils ne l'a pas encore connue, et si lui-même a dormi dans son sein, il lui payera une demi-mine d'argent, et lui rendra intégralement tout ce qu'elle a apporté? de chez son père, et elle épousera qui elle voudra, nous pensons à trois lois du code d'Hammourabi430. -154 : Si un homme a eu commerce avec sa fille, on chassera cet homme du lieu, vol.155

, Cette vieille loi nous démontre à quel point le père à moins à craindre en couchant avec sa fille, que le fils en couchant avec la mère, et combien la fille et la femme subissent un sort funeste, une en ne pouvant avoir une réelle justice

. Freud,

V. Scheil, ;. La-loi-d'hammourabi, and P. Freud, il dira « (?) nous nous estimons en droit de mettre dans la formule du totémisme -pour ce qui est de l'homme -le père à la place de l'animal totem431 ». Il pose d'emblée que c'est le père que le totem remplace, en mettant entre parenthèse son postulat de départ. Ce qui attire notre attention, c'est que quelques paragraphes plus haut, il réfutera les propositions de Frazer 430, Jésus Christ). Ernest Leroux, vol.30, p.431, 1904.

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