, Ayant dit qu'il s'était fait éditeur (Orange Export Ltd) « pour faire passer un écrit par mon propre corps », Hocquard poursuit : La lecture par la voix est peut-être l'équivalent de ce que je tente de faire au niveau du volume avec l'édition. C'est une première réponse ; une deuxième réponse sous forme de paradoxe : la voix compte à ce point pour moi qu'elle est plus importante que le poème qu'elle porte. La voix c'est peut-être une mauvaise question. C'est nouveau, ça a un siècle, c'est difficile d'en parler : voix, volume, corps, c'est ce qui dans notre modernité, ce que nous essayons de mettre en avant? c'est ce qui, espérons-le, Emmanuel Hocquard a déjà pris la relève en créant en 1977 un programme de lectures publiques au sein de l'ARC (Animation-Recherche-Confrontation) au musée d'Art moderne de la Ville de Paris qu'il animera pendant treize ans, jusqu'en, vol.46, pp.16-22, 1976.

, Si pour Pascal Quignard l'écriture semble à cette époque devoir exclure la mise en voix 5 , pour Hocquard, elle est « l'équivalent du volume » par sa matérialité. Ce n'est pas le moindre des intérêts des entretiens de Poésie ininterrompue que de restituer la complexité d'une époque ou d'un courant que l'on pourrait être tenté, à distance, de réduire à un « textualisme » univoque. On comprend alors pourquoi l'invité de l'avant-dernière émission, en mars 1979, a été Demetrio Stratos, ce chanteur

, lorsque vous avez déjà fait cette émission et que vous avez lu des textes, lorsque j'ai appris que vous alliez lire, non pas quand je vous ai entendu, j'ai été tout à fait stupéfait, consterné à l'idée que vous alliez lire, faire passer? laissant croire ainsi que la voix pouvait traduire l'écrit, que vous alliez faire parler ce qui précisément effondrait tout langage, tout discours tenu, tout ce qui se rapporte au monde, à la circulation des objets marchands et ayant sens du monde

, Capable d'atteindre 7 000 Hz, de faire entendre deux (diplophonie), voire trois ou quatre sons simultanément et de démultiplier le spectre acoustique, Stratos donne à entendre la voix dans toute sa matérialité et sa complexité

, 191 numéros-semaines, 7 avril 1975 -1 er avril 1979, INA, chaque jour à 7 h 02, 14 heures, 19 h 55, 23 h 50 et chaque dimanche de 20 heures à 20 h 40. Un quatre-pages photocopié a annoncé, chaque semaine, durant les quatre années d'existence de l'émission, les auteurs et les protagonistes invités, en publiant un extrait de leurs textes

A. Bosquet, « Les raisons de la misère : des torts partagés », Le Monde, vendredi 14 janvier, 1977.

P. Lartigue, . Un-soir, . Aragon?, É. Paris-;-pesty, C. Royet-journoud et al., t. I de La notion de récit chez Claude Royet-Journoud, thèse de doctorat sous la direction de J.-M. Gleize, université Aix-Marseille, 1962.
URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01374175

C. Royet-journoud and . Poésie-ininterrompue, , vol.73, pp.24-1976

C. Royet-journoud, Bien ou mal lire, telle n'est pas la question, p.18, 1984.

C. Royet-journoud and . Le, Corps géographique : Entretien avec Gérard de Cortanze », Libération, samedi 1 er et dimanche 2 avril 1978, pp.165-167

C. Royet-journoud and . «-poésie-ininterrompue, Propos de Claude Royet-Journoud réunis par Michel Giroud, vol.20, pp.15-1978

«. Le, changement" sur les antennes France-Culture, sans illusions », Le Monde, lundi 7 avril 1975. « La voix des poètes sur France-Culture », Le Monde, lundi 14 mars, 1977.