Résumé : Le marché étudié à Yiyang présente au moins trois caractéristiques originales. Premièrement, l’état de son développement le situe “ en amont ” des marchés précédemment cités. Il n’a que quelques années d’une existence encore précaire, et ne rassemble que quelques centaines d’échoppes quand ceux de Xinji ou de Baigou en comptent plusieurs milliers. Il constitue donc un terrain d’observation privilégié des processus d’émergence –plus que de développement– de cette forme institutionnelle nouvelle qu’est le « marché spécialisé », site à la fois de production et de commercialisation. En outre, la province du Hunan constitue un terrain spécifique dans la mesure où le développement de l’économie privée est y récent. Yiyang est loin de la côte et des marchés les plus matures (le Guangdong, la basse vallée du Yangtsé et Pékin). Enfin, tandis que les enquêtes précédemment citées portent sur la Chine rurale, c’est d’un marché urbain dont il est question ici, d’un système productif nouveau né sur les ruines d’entreprises publiques en faillite.