Introduction
Abstract
La Grande Babel de Brueghel symbolise l’histoire de l’humanité, dans ses échecs car toutes les tentatives pour parvenir à une concorde stable, appuyée sur un langage commun, se sont avérées vaines, comme dans ses succès : tandis que les reconstructions viennent sans cesse compenser les destructions, la diversité des langues et des cultures, loin d’être vécue comme une malédiction, est acceptée comme une richesse par les citoyens du monde, pourtant perpétuellement en quête d’un idiome commun. Comme dans « Niemandsland », film de Victor Trivas (1931), « chacun des personnages parle dans sa propre langue… Les langues sont utilisées comme les instruments d'un orchestre… Les soldats, censés se combattre, apprennent à se comprendre, le cinéma sonore devenant un nouvel espéranto ». Autant et plus que par les mots, la marche vers la paix et la compréhension passe aussi par les arts, comme dans cette scène du film où un soldat noir exécute, devant d’autres soldats qui ne se comprennent pas entre eux, un numéro de claquettes rythmé par le bruit des explosions.
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