Lessons of Duplicity in " The Lesson of the Master " - Université Denis Diderot - Paris VII Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2013

Lessons of Duplicity in " The Lesson of the Master "

Résumé

First published in 1888, “The Lesson of the Master” stages once again the conflict between art and life that underlies so many of James’s fictions, as he pits the experienced and much admired Master, Henry St George, against his seemingly naïve and most certainly fascinated disciple, Paul Overt. The story has often been read as one of James’s first ambiguous tales, for the open ending of the text leaves it to the reader to determine whether St George has voluntarily double-crossed Overt by urging him to renounce his desire for life the better to satisfy his craving for the perfect work of art—this effectively enabling the Master to marry the young and beautiful Marian Fancourt, with whom Overt was secretly in love. Yet the emphasis on the Master’s possible duplicity diverts the reader’s attention from Overt’s own underhanded efforts to take St George’s place at “the head of the profession.” Simultaneously masking and exposing the disciple’s double-dealings, the story thus records and stages another series of deceptive manoeuvres: progressively eliminating his potential rivals, Overt strives to establish a privileged relationship with St George in order, not only to become the Master’s only alter ego, but ultimately to replace him and be at once a literary genius and a successful man of the world. Following Overt’s perspective, then, duplicity turns out to be part of a paradoxical strategy on his part to win this homoerotic power game and thereby achieve self-recognition, or rather self-unification, a strategy that in the end cannot but fail. This article argues that therein lies the “lesson” of the text, namely that duplicity, taken this time in its literal sense of “doubleness,” is the condition of both life and literature which, though indissolubly linked, are bound never to coincide with one another or with themselves. Hence, perhaps, the characters’ repeated attempts to live their lives vicariously, or by proxy, projecting themselves in the lives and works of others. Eventually, this may well be what the preface to the 1913 New York Edition (itself doubling the main text and precluding its closure) calls the “operative irony” of the tale which “implies and projects the possible other case.”
Dans « The Lesson of the Master » (1888), Henry James met encore une fois en scène le conflit entre l’art et la vie qui fait la trame de tant de ses fictions. Opposant Henry St George, le maître vieillissant, à Paul Overt, son disciple faussement naïf, la nouvelle fait le récit des efforts déployés par Overt pour égaler son aîné, sinon le surpasser, en suivant la « leçon » que ce dernier lui inculque et selon laquelle la création d’une œuvre d’art requiert de l’artiste qu’il renonce à la vie elle-même. La fin ouverte de la nouvelle, quant à elle, laisse au lecteur le soin de déterminer si le Maître a volontairement piégé son disciple en l’enjoignant d’abandonner ses projets de mariage avec la jeune et belle Marian Fancourt alors que lui-même entreprenait de conquérir la jeune femme après le décès de sa propre épouse. En faisant planer le doute sur l’honnêteté de St George, le narrateur entreprend du même coup de détourner l’attention du lecteur d’une autre série de manœuvres auxquelles se livre Overt pour prendre la place de son Maître et que le texte masque et dévoile tout à la fois. Eliminant progressivement tous ses rivaux supposés, Overt s’efforce d’établir une relation privilégiée avec St George afin de devenir son seul et unique « alter ego », pour mieux prendre sa place au bout du compte. Dans cette intrigue souterraine, la duplicité relève d’une stratégie qui doit permettre à Overt de remporter le jeu de pouvoir homo-érotique qui le lie au Maître. En supposant l’identité du Maître et de son œuvre pour y lire le reflet de lui-même, Overt joue un double-jeu paradoxal qui n’a d’autre but que d’évincer le Maître afin de garantir sa propre identité d’artiste. La logique de l’identité qui sous-tend les manipulations auxquelles se livre Overt explique pour une large part l’échec de son entreprise et c’est peut-être là que réside la « leçon » du texte : en lieu et place de l’unité rêvée, il n’y aurait qu’écart entre le sujet et son œuvre, différence de soi à soi. La duplicité à l’œuvre doit alors s’entendre au sens littéral et elle apparaît comme une condition de la vie comme de la littérature qui, quoique indissolublement liées, sont destinées à ne jamais coïncider. Cette lecture permet alors de rendre compte des efforts répétés des personnages pour vivre leur vie par procuration et toujours s’imaginer menant l’existence des autres et écrivant leurs œuvres. Ce faisant, la nouvelle serait la mise en œuvre de ce que, doublant le texte par avance et empêchant sa clôture, la préface à l’Édition de New York (1913) appelle « l’ironie opératoire » de l’œuvre « qui toujours implique et projet l’autre cas possible ».
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hal-01378889 , version 1 (12-10-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01378889 , version 1

Citer

Thomas Constantinesco. Lessons of Duplicity in " The Lesson of the Master ". Dennis Tredy, Annick Duperray and Adrian Harding. Henry James and the Poetics of Duplicity, Cambridge Scholars Publishing, pp.39-48, 2013, 978-144384417. ⟨hal-01378889⟩
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